Alioune Tine, Directeur régional Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre |
Ce mercredi 25 février 2015 à Dakar, Amnesty International
par son bureau Afrique de l’Ouest et du Centre a présenté aux journalistes son
rapport annuel 2014 sur la situation des droits humains en Afrique. Ce rapport
d’une vingtaine de pages est accompagné de prévisions sur l’évolution de la
situation des droits humains en 2015. Il met en lumière les violences commises
par des États et des groupes contre les doigts humains.
Au Sénégal, les forces de l’ordre ont été pointées du doigt
dans le rapport. Faisant usage de leur force souvent de façon abusive dans leur
mission de maintien de l’ordre, ils sont cités plusieurs fois dans des cas de
violence. Le 14 août 2014, l’étudiant Bassirou Faye, est assassiné après avoir
reçu une balle à la tête, tirée par la police lors d'une manifestation à l’université
Cheikh Anta Diop de Dakar. Un policier a été arrêté en octobre et inculpé pour
homicide. En septembre, un prisonnier condamné a été abattu à Sinthiou Roudji,
près de la ville de Kédougou dans le Sud-est du pays. Dans le cadre de sa
peine, il était autorisé à travailler à l'extérieur la journée et devait
retourner à la prison le soir. Un soir, comme il ne rentrait pas, les forces de
sécurité ont été envoyées à sa recherche. Il a été tué par un agent alors qu'il
tentait, semble-t-il, de s'enfuir. Renseigne le même rapport qui informe que le
policier a été placé en détention provisoire.
Quant aux tortures et violences en prison, Seydi Gassama,
Directeur exécutif Amnesty International Sénégal souligne les cas de
Malaïny Sané qui est décédé à la prison de Rebeuss à la suite de mauvais
traitements, d’Antoine Robert Sambou décédé à la Pointe Saint-Georges dans le
sud, après avoir été arrêté par des militaires et de Bambo Danfakha soumis à de
mauvais traitements par des gendarmes.
Alioune Tine, Directeur régional Amnesty International pour
l’Afrique de l’Ouest et du Centre abordant la situation africaine de souligner
que « Boko Haram est aujourd’hui la menace la plus redoutable et la plus imprédictible
pour l’année 2015 ». Selon Monsieur Tine, l’ex secrétaire général de la Rencontre
africaine pour la défense des droits de l'homme (RADDHO), « les états touchés
par la secte Boko Haram n’ont pas été réactifs, ils ont réagi tardivement mais
aussi de façon inappropriée ». Ce qui a occasionné selon lui, la
complexité de la situation avec les milliers de morts enregistrés pour le
compte du bilan de la nébuleuse Boko Haram. Pour Alioune Tine, 2014 constitue
une « Année Noire » pour la liberté d’expression en Afrique en
rappelant les nombreux cas de violations de droit des journalistes, des
citoyens mais aussi des politiques.
À propos de la Cour de Répression et de l’Enrichissement
Illicite (CREI) le Directeur Exécutif souhaite qu’elle soit supprimée ou
réformée car elle ne répond plus aux normes internationales de droit. Pour
rappel, cette cour se charge du procès pour enrichissement illicite contre
Karim Wade ex-ministre, fils de l’ancien Président de la République Abdoulaye
Wade. Selon Amnesty International, les jugements de la CREI ne sont pas
susceptibles d’appel.
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