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vendredi 9 mars 2012

#sunu2012 : La "Soft Revolution" sénégalaise véritablement en marche


#sunu2012 | ©cypher007
Il y'a presque un an quand je publiais mon premier billet sur la "E-révolution" à la sénégalaise [billet publié le 22 mars 2011 après les évènements du 19 mars : manifestations conjointes sur deux lieux différents dans la capitale sénégalais. Le mouvement Y'en A Marre à la place de l'obélisque et le leader Sidy Lamine Niasse à la place de l'indépendance]. Plus de 200 000 internautes se sont connectés ce 19 mars pour suivre à temps réel la couverture web des différentes manifestations à Dakar.

Après un constat général sur l'implication et la sensibilisation des jeunes sénégalais à travers les réseaux sociaux, j'avais alerté sur la tendance des internautes sénégalais à développer des réseaux citoyens et démocratiques. Une nouvelle manière de faire de la politique face aux partis politiques… Une nouvelle preuve pour rompre avec la politique politicienne et s'engager au sein du processus et au sein des questions d'ordre citoyenne et démocratique. Aujourd'hui, force est de reconnaître que la naissance de ces mouvements citoyens sur facebook et dans d'autres réseaux sociaux a bien favorisé l'influence d'une nouvelle vision patriotique enclenchée par ce nouveau souffle de maturité démocratique de  cette jeunesse sénégalaise.


Il a fallu sortir, manifester et affronter les différentes forces de l'ordre, mais il fallait aussi compter sur la détermination et l'engagement des journalistes citoyens et des blogueurs qui malgré tous les risques que cela pourrait impliquer sont descendus sur le terrain des manifestations et des affrontements afin de relayer à temps réel tout ce qui se passait à Dakar.
Quand ils ne sont pas sur le terrain des manifestations, ces journalistes à l'ADN nouveau veillent et se font le relais de la campagne sur tous les fronts. Ils parcourent le macadam et la toile, déterminés à combattre l'arrogance d'un pouvoir peu scrupuleux des attentes d'une frange de sa population et sourd à la rue qui demande depuis plus d'un an au président sortant Abdoulaye Wade de ne pas passer en force pour briguer un 3e mandat.[Extrait de l'article La leçon de démocratie de la blogosphère sénégalaise sur Citizen-nantes.com]
J'avais dans mon article SENEGAL : Une campagne présidentielle à l'heure d'Internet parlé du rôle que pouvais jouer internet dans cette présidentielle et même dans l'approche veille, suivie et contrôle du scrutin. Nous avons presque tous remarqué l'engagement et la détermination des sénégalais et jeunes internautes à se positionner comme des E-observateurs pour contrôler le vote et rendre publique les résultats dès proclamation par le président de bureau de vote. Cette mobilisation a été suivie par le travail remarquable de la team de volontaires du projet citoyen www.sunu2012.sn

Sur Twitter, plus de 12 000 tweets ont été envoyés le 26 février avec le hashtag #sunu2012
Fréquence des tweets sur #sunu2012 le jour du vote le 26 février 2012. Un record historique de #sunu2012 qui devance les hashtags classiques sur le Sénégal qui sont #kebetu et #Senegal | ©capture d'écran de @cbajo
Cette fréquence montre a quel point les sénégalais se sont montrés impliqués et concernés par la transparence du processus électoral au delà d'une victoire de la démocratie. 
À côté du flux important des tweets sur #sunu2012, la plateforme web qui hébergeait le coveritlive du jour du vote a reçu en visite plus de 25 000 connectés. Une de mes sources m'a informé que le soir du vote, le chanteur et ex-candidat à la présidentielle, Youssou Ndour suivait avec toute sa famille les résultats sur la plateforme sunu2012.sn


Pour couvrir l'élection présidentielle, la chaîne française France24 avait mis en ligne un blog spécial SENEGAL : http://senegal.france24.com qui durant 7 jours (du 24 février au 1er mars) a reçu plus de 125 000 visites. Un chiffre légerement supérieur au nombre de visite enregistré pour la couverture de l'élection en Tunisie. 
Statistiques de connexion sur le blog France24 spécial Élection présidentielle Sénégal
À un autre niveau, pour l'observation et la remontée d'incident le jour du vote, la plateforme citoyenne de l'organisation de sociétés civiles www.samabaat.com a récolté plus 10 000 sms envoyés par les volontaires et observateurs. 


Sur Twitter, inutile de rappeler comment les twittos sénégalais se sont particulièrement mobilisés pour couvrir le scrutin et veiller à la diffusion des informations de qualité. Anna Gueye avec ses 122 000 tweets et plus s'est singulièrement fait remarquée jouant le rôle d'une modératrice et centralisant pour son large réseau d'abonnés, toutes les informations diffusées sur le fil #sunu2012.
Tweet de remerciement d'un twittos ivoirien et membre du #civ2010
Si la e-révolution est une révolution par les TIC. Une utilisation intensive pour la sensibilisation, la communication et la propagande autour d'idéaux visant à rétablir un changement radical dans la sphère politique d'un pays. Alors, le projet #sunu2012 et tous les autres projets similaires ou complémentaires ont participé activement à la "Soft" E-révolution sénégalaise. 


Si aujourd'hui on peut parler du printemps arabe "Jasmin",  la révolution tunisienne avec un grand rôle joué par les réseaux sociaux, nous pouvons bien entendu parler de "L’harmattan Sub Saharien" dont parle le chroniqueur web et  Aboubakar Sadikh Ndiaye dans son Livre Blanc Présidentielle 2.0.

"Après le printemps arabe pendant lequel le web et les réseaux sociaux ont contribué fortement au rétablissement de la démocratie, « l’Harmattan subsaharien » s’installe en Afrique noire avec une vague d’élections prévues cette année 2012.
Ainsi plusieurs initiatives citoyennes sont prises par les communautés de bloggeurs et les organisations de la société civile, sur la toile afin d’informer sur ces divers enjeux.
Du côté des gouvernants, des candidas et des acteurs engagés dans ces joutes électorales, il est question d’exister et de prendre la parole dans ces nouveaux univers de conversation et d’interaction avec les citoyens, cyber militants et parties intéressées.
Le web 2.0 et les médias/réseaux sociaux vont encore jouer pleinement leur rôle en tant qu’outils de communication mais surtout de liberté d’expression."
[Extrait de l'introduction du livre blanc de Aboubakar Sadikh Ndiaye : Présidentielle 2.0] 

Quelques liens sur la présidentielle version 2.0 par les blogueurs sénégalais



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