Si les émissions de "Grand Débat" permettent très souvent aux populations d'avoir souvent des réponses aux différentes questions, celle d'avant hier qui s'est tenue à la RTS1 avec le ministre Karim Wade pendant 90 minutes a plongé les téléspectateurs dans une profonde mélancolie. L'histoire du mauvais fuel et de la vétusté des machines dans les centrales électriques, le faux alibi des factures impayées, le piètre plan de redressement de la Senelec, une amélioration sur les délestages dans les jours à venir ... Entre autres réponses voilà ce à quoi nous avons eu droit avant hier nuit sur la RTS1.
Nous sénégalais, continuons toujours de chercher des réponses aux multiples questions ... Entre 2000 et maintenant, qu'ont réellement fait les dirigeants de ce pays sur la crise énergétique ? Depuis leur accession au pouvoir, quelle a été leur politique énergétique pour le ravitaillement en combustible de la SENELEC ? Pourquoi tous les ministres de l'énergie qui se sont succédés ne font que nous tenir des discours dans la langue de bois ? Bref! Être sénégalais c'est vivre avec comme leitmotiv "Amoul solo" ou "grawoul" où même "Légui mou diekh" ...
Une chose est certaine avant hier nuit, un certain nombre de téléspectateurs ont zappé car étant certain que Karim Wade allait leur refaire le même discours et allait étaler un autre programme de (pseudo) redressement de la Société nationale de l'Électricité. Pour une belle entame, il nous à livré un discours politique en niant les 800 milliards dépensaient sur la SENELEC et nous parle de 139 milliards de franc cfa. Une différence de plus de 600 milliards de Franc CFA. Même pour les novices en économies, une telle différence parait inexplicable et injustifiée dans un pays où il est possible de parler de bonne gouvernance. "Mais bon, quand on est sénégalais, on ne calcule pas tant qu'on l'argent volé n'a pas été soutirer dans notre propre poche".
Où est passé tout cet argent ? Qui en a fait les dépenses ? C'est dommage de constater que le bilan de la gestion de l'énergie est contesté. Karim Wade en tant que Ministre tutelle a fait son mea culpa sur l'insuffisance des résultats du gouvernement sénégalais face à cette crise énergétique. Il nous confirme que la Senelec est en faillite et qu'elle perdrait en moyenne 283 millions par an. Mais, cette faillite est-elle imputable aux pauvres citoyens ? Peut-on se baser sur les factures impayées pour justifier les délestages ? Pourquoi les agents et le personnel de la SENELEC ne s'acquittent que 25% du montant de leur facture d'électricité ?
Un nombre plus important de consommateur dans le secteur de l'énergie se traduit aussi par un nombre plus important de personnes qui s'acquittent des frais de consommation. Se baser sur l'évolution des abonnés à la Senelec pour justifier la crise énergétique c'est montrer une mauvaise planification et une mauvaise gestion des biens et des revenues que la Senelec a généré durant ces années. Quand il nous parle de gestion de la demande, il oublie certainement que le commun des sénégalais n'arrive même pas à assurer sa dépense quotidienne pour penser à gaspiller de l'énergie. Il oublie aussi que pour arriver à gaspiller de l'énergie, faudrait d'abord en avoir constamment et quotidiennement.
Une émission de télévision sur la crise énergétique animée par le journaliste Ibrahima Souleymane Ndiaye, attaché de presse à la primature. Un journaliste qui rend service à l'état et qui en dépit de tout, reste un défenseur du pouvoir. Y'a vraiment de quoi se poser des questions sur la bonne foi de ses journalistes et sur la sincérité de ce débat qui vraisemblablement souffrait d'un manque d'un représentant du peuple. L'émission qui peut très facilement être qualifiée d'un temps d'antenne pour permettre à Karim de détailler sur différents axes, les mêmes qui ont été détaillés des années auparavant par ses prédécesseurs au poste du Ministère de l'énergie. Un reportage en milieu d'émission nous a été livré par Assane Gueye qu'on ne voit même plus à l'écran car depuis, est sous les services et ordres de Karim Wade.
Pour le respect des téléspectateurs et pour l'éthique du métier de journalisme, Soulemane Ndiaye et Oumar Ndingue devraient en un tant soi peu, essayer de se mettre à la place des sénégalais qui souffre le martyre à cause de ses délestages interminables.
C'est vraiment la honte pour la RTS1. Tout laisse croire que les questions posées à Karim Wade ont été préparés avec lui pendant des jours.
"Suis pas ici pour vous dire que y'aura plus de délestage dès demain, je suis ici pour vous dire que la situation va nettement évoluer sous peu de temps" conclu Karim Wade. Eh ben! fermons les yeux "dans le noir" et croyons-y en touchant du bois comme tout bon sénégalais qui souhaite protéger ses espoirs même si le plus souvent, il s'agit de faux espoirs.
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